25 février 2023

Revenge porn et préjudice moral

Critères d’appréciation du préjudice moral d’une victime de « Revenge Porn »

Cour d’appel de Limoges, 20 mai 2022, n°21/00408

Dans cette affaire, le prévenu a été reconnu coupable d’atteinte à l’intimité de la vie de privée pour avoir diffusé sur internet une vidéo à caractère sexuel d’une lycéenne.

Il avait donc été déclaré entièrement responsable du préjudice subi par la victime.

Seulement, le préjudice moral accordé en première instance à la victime, encore largement sous-estimé par les juridictions françaises en matière de cybercriminalité, s’élevait à une somme de 1.300 €.

La victime avait donc interjeté appel.

Les juges de la Cour d’appel ont relevé les éléments suivants : 

  • La circulation de la vidéo pendant plusieurs mois sur internet et donc à l’échelle mondiale via des sites à caractère pornographiques, indiquant le nom, prénom et ville d’origine de la victime,
  • La chute des résultats scolaires de la victime
  • La situation de honte et d’angoisse compte tenu de l’identification des vidéos,
  • La nécessité pour la victime d’être suivie psychologiquement,
  • La longue et fastidieuse procédure à engager afin d’effacer toute trace des vidéos en cas et l’identification de la victime au moyen de moteurs recherche avec renvoi sur des sites pornographiques

Cette appréciation a amené les juges d’appel à réévaluer le préjudice moral de la victime à hauteur de 5.000 €.

Si cette somme apparaît plus décente qu’en première instance, elle est loin d’indemniser le véritable traumatisme subi par la victime, laquelle demandait une somme forfaitaire de 15.000 €.

Une raison de plus pour bien préparer son dossier et les éléments de preuve avec l’aide de son avocat avant de les soumettre au juge.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *